Les légendes du power/speed metal allemand Helloween sortent leur seizième album ce 18 juin, intitulé sobrement Helloween. La particularité de ce nouvel opus est le retour de deux des anciens chanteurs de la formation pour un trio vocal des plus épiques. Un disque Helloween pur jus, qui ravira les fans de la citrouille électrique !
Le groupe
Helloween a vu le jour en 1984 à Hambourg, ville faisant partie de l'Allemagne de l'ouest à l'époque. Après plusieurs changements de nom : d'abord Gentry, ensuite Second Hell, Iron Fist pour finalement devenir Helloween provenant d'Halloween avec une citrouille à la place du O, ce qui deviendra la marque de fabrique du groupe. Le nom a été trouvé par Ingo Schwichtenberg "Mr.Smile", un des membres fondateurs et premier batteur, qui a été viré du groupe en 1993, et qui sombra dans la schizophrénie pour se suicider en 1995.
La formation germanique est considérée comme un des pionniers du mouvement power metal européen avec des albums comme Keeper Of The Seven Keys : Part I en 1987 et Keeper Of The Seven Keys : Part II qui définiront les bases du genre et deviendront des classiques incontournables.
Le groupe a changé plusieurs fois de line-up pour finalement, en 2016, voir le retour de deux ex-chanteurs du groupe : Kai Hansen, le guitariste/chanteur présent depuis les débuts quitta l'aventure en 1989 et créa son propre groupe Gamma Ray, et Michael Kiske qui lui est parti en 1993.
Ce retour donna lieu à une tournée en formule "sept membres" sous le nom de Pumpkin United d'octobre 2017 à décembre 2018. Un concert a d'ailleurs été immortalisé à Madrid et a vu le jour en 2019 en format double album/dvd/blue-ray. Vu l'engouement et le plaisir que le groupe a partagé à jouer ensemble avec les trois chanteurs, il annonce la sortie d'un album historique qui verra le jour le 18 juin 2021 sous le nom d'Helloween.
Source : www.helloween.org
En haut, de gauche à droite : Michael Weikath (guitare), Sascha Gerstner (guitare), Kai Hansen (guitare et chant), Markus Grosskopf (basse), Michael Kiske (chant)
En bas, de gauche à droite : Andi Deris (chant), Dani Loeble (batterie)
L'album
Helloween est composé de douze pièces originales, pour une durée de 65 minutes. La pochette est une œuvre de l'artiste israélien Eliran Kantor, qui a déjà travaillé avec Hatebreed, Soulfly, Testament, Iced Earth et Sodom.
A la production, on retrouve Charlie Bauerfeind, qui a notamment collaboré avec Angra, Blind Guardian et Primal Fear, et Dennis Ward qui lui a déjà produit des albums d'Angra et de Debauchery.
L'enregistrement a eu lieu dans les studios H.O.M.E à Hambourg, ces mêmes murs où ont eu lieu les sessions des albums Master Of The Rings, Time Of The Oath et Better Than Raw. Pour le mixage, c'est aux studios Valhalla que cela s'est déroulé, des pointures comme Iron Maiden, Manowar ou Rammstein ont déjà fait des passages dans ce lieux mythique.
Le radar analytique et intense d'Eddy
1.Out For Glory : introduction épique avec une guitare dont la distorsion nous rappelle South Of Heaven de Slayer ! A 1:03, c'est parti avec une structure classique d'Helloween, quel bonheur : la batterie cognant comme le tonnerre, les riffs exquis de guitares et les voix aiguës au possible. En parlant des capacités vocales justement, à certains moments, on retrouve un petit côté Painkiller de Judas Priest avec cette agressivité jubilatoire !
2.Fear Of The Fallen : une de mes chansons préférées de l'album : Andi Deris et sa voix calme introduisent le morceau pour ensuite partir furieusement en séquence power metal. L'harmonie entre les chants de Kiske et Deris fonctionne à merveille et les solos de guitare électrisants sont exécutées brillamment sans s'éterniser comme certains groupes savent le faire : juste le dosage idéal !
3.Best Time : une des pistes les plus légères du disque , elle aurait clairement sa place sur les ondes des radios, en plus d'être entraînante et d'avoir des chœurs sur le refrain assez accrocheurs elle a une durée parfaite pour le format radiophonique : 3:36 !
4.Mass Pollution : introduction basse et batterie pour enchaîner sur des vocalises qui frôlent encore le style de Rob Halford. A 2:05, le break coupe parfaitement le morceau en deux avec un solo de guitare frais et inventif. "Make some noise" invitera le public à être bruyant lors des prestations sur scène. A noter que le groupe est à l'affiche de l'édition 2022 du Hellfest qui est incroyable, à voir !
5.Angels : composition écrite par Sascha Gerstner, on retrouve encore le duo vocal féroce Kiske/Deris qui se complète parfaitement bien, comme si ces deux là avaient toujours chanté ensemble. C'est naturel et c'est très efficace.
6.Rise Without Chains : encore du classique Helloween avec ses envolées lyriques et des riffs de guitares rapides, techniques et qui, sans réinventer le genre, sont des bonnes bases solides pour tout fan du genre.
7.Indestructible : écrit par Markus, cette pièce est un hymne power ! Au niveau des paroles : cela fait clairement référence à la carrière du groupe et au fait que le groupe est increvable après toutes ces années.
8.Robot King : pièce monstrueusement solide avec ses sept minutes de metal musclé. Un des moments fort de cet opus!
9.Cyanide : la définition d'un morceau "speed metal" par excellence. Tout y est. La production est vraiment impeccable avec ce mur de guitares qu'on se prend dans la face. Au niveau de la création des riffs et solos de guitares, l'inspiration est toujours bien présente.
10.Down In The Dumps : pas plus convainquant que ça pour moi.
11.Orbit : interlude d'une minute avant d'avoir la grosse pièce du disque.
12.Skyfall : sorti sous forme de vidéoclip en version "single edit" de 7 minutes, cette version dure 12 minutes. Pièce épique du début à la fin, cette composition va demeurer un classique du metal j'en suis convaincu. L'énergie communicative du morceau est virulente. A noter les prouesses du batteur qui accompli un gros travail sur l’intégralité de l'album avec sa double pédale et sa rapidité légendaire. Skyfall est le clos final d'Helloween et a sa place dans les classiques du groupes aux côtés de pièces comme Halloween ou encore Keeper Of The Seven Key. J'ai un petit faible pour la partie où Kai Hansen chante. Il y a un passage qui nous rappelle Victim Of Fate dans le refrain!
Les choix d'Eddy
-Out For Glory
-Fear Of The Fallen
-Mass Pollution
-Indestructible
-Robot King
-Cyanide
-Skyfall
Les informations inutiles d'Eddy
-N'ayant pas de batteur à cause de querelles au sein du groupe qui mena au départ de Grapow (guitare) et de Kusch (batterie) qui fondèrent Masterplan ensemble, c'est Mikkey Dee de Motörhead qui joue sur la plupart des titres de l'album Rabbit Don't Come Easy en 2003.
-Les deux seuls membres qui ont joué sur tous les albums d'Helloween et qui sont toujours là, depuis la formation sont Michael Weikath à la guitare et Markus Grosskopf à la basse.
-Kei Hansen, surnommé le "parrain du power metal", en plus d'avoir formé Gamma Ray, a également joué dans Unisonic aux côtés de Michael Kiske et a été le guitariste et chanteur fondateur d'Iron Savior. Tout un CV pour ce musicien légendaire de la scène metal allemande !
-Daniel Loeble joue, sur ce disque, sur la batterie du regretté Ingo Schwichtenberg avec laquelle il a enregistré les disques légendaires Keeper Of The Seven Keys I & II.
Bref...
J'avais beaucoup d'attentes par rapport à cette sortie et elles ont été satisfaites ! La citrouille germanique n'a rien perdu de sa superbe! Le groupe a toujours de la suite dans les idées et la formule avec trois chanteurs, en parfaite symbiose, est la cerise sur le gâteau pour cet album qui s'écoute à pleine puissance pour une expérience optimale. Si j'avais, ne serais ce qu'une critique négative, ça serait peut être que l'album est un poil trop long, mais on ne va pas bouder son plaisir !
-Genre : Power/Speed Metal
-Note : 89/100
-Maison de disque : Nuclear Blast
-Pour fans de : Helloween, Gamma Ray, Iron Savior, Blind Guardian...
-Web : https://www.helloween.org
Très bel article mon ami Graspopien 😉
La version vinyle que j’ai pris
J’ai précommandé l’album en vinyle et en CD, il est shippé et j’ai hâte de l’écouter, je crois que ça va être épique à souhait très bonne critique Edouard